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Un rêve de papillon
24 juillet 2007

Emotional landscapes

La musique dans le métro: j'ai testé pour vous (j'aurais pu détester pour vous, mais non). Je ne parle pas du jazz polonais-saxon sur lequel s'égosille un chanteur qui tape du pied pour écraser la puce qui s'est logée sous son gros orteil droit, tirant une une note une fois sur trois, nous surprenant par son obstination à ne jamais sortir la bonne, tout assourdi qu'il est par les basses désaccordées qui brâment d'un son suraigu  rappelant le biniou à la saison des amours (ne me demandez pas, je ne comprends rien à la mécanique des fluides), mais de l'écouteur qui murmure comme un dingue à vos oreilles fraîchement tirées du repos suprême par un réveil propulsé et cassé de bon matin.
Ouf. J'ai enfin fini ma phrase (mais je vous ai épargné la métaphore du brâme des éléphants plongés dans l'acide citrique au milieu des criquets). La musique du baladeur, donc.

C'est fou. A 8 heures du matin, ça change la vie; je ne sais pas si c'est dans le bon sens en ce qui concerne mon psychisme, mais c'est renversant.
Regardez plutôt: la dernière fois, j'avais vu dans mes passagers un équipage de galériens, de pirates et de personnes chargées de l'amarrage (les plus cernées, avec une bouteille de rhum dans l'attaché-case qu'elles dissimulent entre leurs jambes mi-chaussettes mi-poils). Des asiatiques aux allures de brigands mal réveillés, le cheveu en bataille et le tricorne dans l'oeil, des blancs à la dégaine de bourgeois moches et peu fortunés rentrés dans les rangs de la Société Française du Commerce Maritime International parce que leur tonton les a pistonnés...

Hier, leur vie a changé: ils sont devenus héros de films tragiques, de films d'action, de romances, mais je n'ai pas vu leurs visages, l'ambiance enfumée des films n'avait laissé de visible que le sillon de leurs mouvements dans l'air appesanti par les perruques enfarinées... Emotional landscapes... Le banal a pris du sens, la routine s'est déguisée en film et je marche avec panache dans les couloirs déserts des métros matinaux de juillet...Mon cheval m'attend, je cours, le duc va s'inquiéter. Oui-Oui est en vacances chez l'archiduchesse dont les chaussettes sont archi-sèches (j'ai toujours cru que ça avait à voir avec le saucisson), mais je suis pas mieux réveillée.

BREVE:

Je viens de relire La Chaussette et le Verre à Dents, et je suis ébranlée par la noirceur d'un humour que je viens tout juste de remarquer! A croire que je n'avais écrit ce texte que pour la satisfaction du "ploc" bien accompli, et que j'ai été tout aussi aveugle que mes personnages... Je crois voir désormais ce qui les a fourvoyés: les troubles intestinaux sont fatals! ;-)

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Commentaires
E
c'est tout un voyage!<br /> Un vrai...
S
et puis tu verras, des fois c'est génial, tu regardes les gens parler ou bouger et tu as comme l'impression qu'ils connaissent les paroles ou qu'ils battent la mesure de la chanson que normalement toi seule entend...<br /> c'est pas ra-normal ça hein ?
C
L'humour dépend bien souvent de notre humeur, et la musique qu'on écoute y est sans doute pour beaucoup aussi!<br /> Ca n'est pas pour rien qu'une seule toute petite voyelle différencire les deux termes.<br /> Quand on écoute de la bonne musique, envoûtante et entraînante, rien ne nous est impossible, alors vivent les bonnes ondes, celles qu'on dégage et celles qu'on écoute!
M
Le brâme des éléphants plongés dans l'acide citrique au milieu des criquets....<br /> ça fait comment ? !!! - fallait pas nous épargner !<br /> <br /> ah le Métro parisien ! j'en ai usé "des lignes", maintenant je respire l'air frais de la mer en Bretagne ; en cette saison, y'a un petit train qui ballade les touristes en ville, mais bon, il fait même pas "tut-tut- !!
S
Eh bien voilà, tu vis ce que je vis depuis des années; ravi que tu puisses partager ;) Enfin fais gaffe à ne pas te laisser trop influencer par la musique qui t'arrive dans les oreilles. Par exemple, le jour où tu as besoin de te dépêcher pour finir un devoir en retard, évite Norah Jones... "Cool, quoi! C'est pas grave! aaahhhhhhhh rrrroooooon pschiiiit"<br /> En revanche, un petit sketch de Chevallier et Laspalès pendant l'enterrement, ça met de bonne humeur!
Un rêve de papillon
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