A Leurs Altesses Les Stars de La Pâquerettière
"Rien n'est plus commun que le désir d'être remarquable", a écrit Shakespeare.
Tout le monde en ce moment semble vouloir "être une star". A quoi bon? Cela rend-il heureux d'avoir eu un quart d'heure de célébrité, et de disparaître ensuite aux yeux de tous, sans que personne ne s'en afflige (je ne parle même pas de l'Histoire)?
La célébrité érigée en mythe apporte certainement vanité et melon d'eau à quiconque en bénéficie, mais la poudre aux yeux cache beaucoup de superficialité dont je doute qu'elle soit réconfortante.
Les gosses n'ont que le mot "star" à la bouche, télé-réalité oblige. Comment gagner de l'argent facilement sans se donner la peine de faire quelque chose de ses dix doigts et de ses petites cellules grises, à part en jouant au Loto, et obtenir en plus la consécration?
Il faut se donner les moyens d'être ce que l'on veut être. Si le but de la célébrité est de ne pas être oublié, autant être célèbre de façon légitime, parce que l'on est exceptionnel, que l'on a accompli quelque chose de remarquable. Quelle fierté peut-on ressentir à être célèbre sans motif valable, et comment gérer l'éventualité presque inéluctable de finir noyé sous les moqueries du spectateur consterné et les prétentions des autres aspirants à la célébrité?
Tout travail mérite salaire, alors quel doit être le prix de la célébrité? Le talent et la volonté, et le petit truc en plus, la chance... Nombre d'auteurs en tous genres ont dû parler de cela, je bats les chantiers, les brancards (ou les grands bars) m'attirent.
Je trouve les grands meurtriers plus dignes de la célébrité que les adeptes de télé-réalité, les pigeons plus dignes que les tarés de la télé...
Ohlàlà, je nage dans les lieux communs... Mais on ne fait plus de Napoléon (poil au chignon), ni de Mao (poil au manteau), ni de Jack the Ripper (poil au derrière), ni de Shakespeare (je me tais ou ça va être pire).