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Un rêve de papillon
14 septembre 2006

Partir de rien

Si je pars de rien, comment cela va-t-il finir? J'ai envie d'écrire, mais je ne sais pas quoi. Alors j'écris sur rien, en me disant que le rien remplit bien le vide. Si le vide est entouré par le rien... ohlàlà j'ai pas envie de me lancer dans cette phrase qui pourrait se transformer en hachis parmentier à sens giratoire pour les girafes.
Tenez, parlons de l'inspiration, ce souffle qui peut parfois m'entraîner et me pousser à ne pas mettre de point, et dont je peux vous donner un exemple extraordinaire, car point n'est besoin de suivre le valeureux Proust, Marcel de son prénom, et non pas Michel comme on peut l'entendre dans la bouche des mères de ces Michel qui perdent leurs chats aux quatre coins des rues, et dont les pères Lustucru font des pâtes avec trois fois rien, en deux temps, trois mouvements et cinq bols de soupe, pour garder en mémoire le fil d'une pensée qui s'égare, puisque parler des Michel peut donner lieu à bien des dissertations, à quelques jeux de mots pas forcément drôles mais plutôt ludiques, dont je n'ai pas d'exemple pour l'instant, mais sait-on jamais, peut-être que l'inspiration va faire son petit bonhomme de chemin, très tortueux, se faufilant parmi les tortues plus ou moins tentantes, celles-ci répondant avec emphase à l'appel de la salade dispersée sur leur chemin, en sachant que tout cela peut varier en fonction de la lumière vacillante qui éclaire mon oeil de l'intérieur, à la manière d'une flamme de citrouille. Ouf.
Diabolique, n'est-ce pas? Non. Vous avez tort. Ou bien moi. Ne me demandez pas pourquoi, mais c'est ainsi. Quelqu'un doit avoir tort, sinon ce n'est pas assez tordu, ni tortueux. Est-ce bien raisonnable de dire deux fois "tortueux" dans un même texte? Non. Cela donne l'impression d'être passé deux fois au même endroit, ce qui accentue  l'effet labyrinthique d'une pensée sans aucun intérêt, qui me divertit et qui suffit presque à mon bonheur. Je ne me suis pas souvenue de mon rêve de cette nuit, ni de celui d'hier. Passionnant, me direz-vous, et vous aurez raison.
Effectivement, cela est d'une importance toute particulière, puisque des bribes me reviennent et s'en vont aussitôt, comme ces billets collés au bout d'une ficelle qui vous font vous baisser au milieu du trottoir,  avide que vous êtes, mais qui vous sont retirés au moment où vos doigts s'apprêtent à se replier sur l'objet de votre convoitise, vous laissant contrit dans la position humiliante du grippe-sou agrippant les quelques billets dispersés par chance sur son chemin d'apprenti Picsou. Où en étais-je? Parfois je me perds dans le dédale de mes pensées (allez, sombrons dans le lyrisme qui échauffe les coeurs et m'échauffe sérieusement les oreilles, ô toi, poésie dépassée, etc.)
J'ai envie de me plonger dans l'encre de Chine pour faire des arabesques sur le papier avec mes... avec mes quoi? Elle est dure cette question. Joker. J'ai toujours aimé le mot "joker", peut-être parce que cela m'évoque un énorme sourire énigmatique, vert, en forme de point d'interrogation. Le Joker. Je n'ai jamais réussi à suivre une histoire complète de Batman, parce que cela ne m'intéressait pas, mais ce personnage est comparable au chat du Cheshire d'Alice au Pays des Merveilles.
Le sourire est vraiment très mystérieux. On ne va pas encore parler du sourire de Mona Lisa. Je n'aime pas rebattre les sentiers. Ce que j'adore, c'est ne rien dire et sourire. Rien ne perturbe autant celui qui vous parle, qui attend une réaction, et qui se trouve extrêmement dépourvu devant votre air étrangement souriant. Je souris quand je mens, c'est horrible. Cela me trahit tout de suite, mais cela me traduit aussi. Non. Le sourire est dur à traduire. Je souris aussi quand je parle des pires horreurs, non par cynisme, mais parce que je n'arrive pas à faire autrement. C'est intéressant. C'est une vraie protection.
Je trouve que "ras le bol" est très imagé.
Quel étrange parti-pris, je pourrais tout effacer et écrire un texte un peu plus intéressant, là je m'ennuie. Il est évident que vous n'êtes plus que deux à me lire, chers lecteurs ( il faut bien que vous soyiez deux, car j'ai décidé de dérouler le tapis rouge usé par des siècles de petits talons et de grandes talonnettes... Pourquoi? Tout simplement parce que cela possède un certain charme et qu'il est beaucoup plus snob de voussoyer que de vouvoyer les tutoiements comme le fait la fange pseudo-populaire dépourvue de plume bas-de-pantalonesque. Qui que vous soyez, je vous voussoie, amis lecteurs de mon coeur... Oui, je suis d'accord avec vous, le lyrisme dégoulinant est comme une mouche prise dans un pot de confiture périmée au bord d'une décharge, sous l'oeil amusé du chien qui se soulage sur votre chaussure neuve. Tiens, je n'ai jamais essayé ça.)
Je ne sais plus quoi dire, mais je trouve ma conversation très intéressante. Nombre de gens sont terriblement ennuyeux, et je comprends que ceux-ci bâillent d'émoi devant ce texte somptueux (un peu d'auto-pommade soulage les articulations)... J'aime beaucoup les points de suspension, qui ont de surcroît un joli nom. Peut-on vraiment parler pour ne rien dire? Oui, preuve en est de cette anti-composition. Je déteste composer des trucs qui de toute façon seront décomposés au gré de ma plume surexcitée. Alors je compose des décompositions artistiquement négligées (et là je secoue la jolie plume qui orne le derrière de mon pantalon, en hommage aux grands péteurs plus haut que leur cul que l'on ne comprend pas mais que j'admire pour leur audace.) Et le style, merde quoi! Je préfère mille fois savourer une indécence artistique absolument injustifiable sans les mots habiles de son auteur plutôt que regarder les mouches voler, ce qui est artistique mais mortel, il faut le reconnaître. (le vol mouchesque pourrait pourtant être reconnu comme une vanité savamment interprétative de la non-direction nécessaire de l'être humain qui s'engage dans la vie sans savoir pourquoi, anecdote évidente de la naissance et de l'ivresse devant l'absurde quotidien attirant et repoussant comme une vasque de liquide vaisselle).
Qu'est-ce que cela peut être démago, de dire "On vous prend pour des cons". Si la majorité des gens n'étaient pas cons, on ne chercherait pas à les conserver dans cet état. (Notez bien que je ne dis ni "nous", ni "vous", cette remarque étant le comble de ce démagogisme que je viens juste de dénoncer. )
J'adore discuter avec vous.

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Commentaires
L
Si j'inspire trop fort, Jerry roule et boule jusqu'à mes babines, Speedy Gonzales arribaribe violemment et Mickey mousse beaucoup... Alors je préfère éviter!
C
Perdu la féline, j'ai également sombré jusqu'au dernier souffle dans ton labyrinthe d'écriture à la recherche de l'inspiration.<br /> Inspire donc un grand coup et souris avec nous!
L
Bien vu Sardine, je n'y avais pas pensé! Un chat qui joue avec la souris pour la faire disparaître dans son gosier, derrière un masque mystérieusement amusé...
S
quand tu t'égares...<br /> J'ai l'impression que tu es entrée dans un dictionnaire et que tu as rangé les mots dans l'ordre qui te chantait...c'est un peu long, mais il te fallait arriver jusqu'à la lettre S pour attraper le mot "souris" et le faire disparaître tout à fait, et le garder rien que pour toi...non ?
L
Qui peut peu peut le mieux, et surtout, il court, il court sur le long court... <br /> Donc si mille saperlottes empiètent sur les sapeurs du Lot en tête, 85% de vaches volent en silence.
Un rêve de papillon
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